Martha Marcy May Marlene de Sean Durkin

Publié le par Sophie

http://img.over-blog.com/375x500/0/57/34/84/2011-02/Martha-Marcy-May-Marlene.jpg

 

Titre difficile à retenir pour un film difficile à oublier !

 

Martha Marcy May Marlene (2012) est le premier long métrage de Sean Durkin, réalisateur américain. Ce film indépendant raconte le retour d'une jeune femme dans sa famille (sa soeur et son beau-frère) après deux ans d'absence. Le retour à une vie "normale" après avoir rejoint une secte se fait difficilement tant ses souvenirs la poursuivent.

 

Ainsi, le passé et le présent sont les pièces d'un puzzle que s'efforce de reconstituer Martha afin de recommencer à vivre. Le film alterne les séquences au présent et les flashbacks, il ne sépare pas ces deux temporalités mais au contraire les lie intimement à tel point qu'on se retrouve dans une position similaire à celle vécue par la jeune femme : parfois on ne sait plus si on est dans le présent ou le passé. Comme l'affiche du film, le lien entre présent (partie gauche) et le passé (partie droite) est très discret, ils se confondent à première vue, telle une surimpression.

 

Le montage est donc très réussi, l'alternance se fait souvent au cours d'un simple champ / contre-champ, dans des  situations particulières lui rappellant la secte. Par exemple, elle fait la cuisine chez sa soeur, cela lui rappelle la secte et l'aller - retour entre passé et présent se fait si naturellement qu'on ne remarque la différence qu'à l'interlocutrice de Martha ou à ses vêtements qui ont changé d'un plan à l'autre.

 

Aussi, le sujet abordé est très puissant et assez rarement évoqué au cinéma. La difficulté à retrouver une vie assez normale après avoir vécu dans une secte est très bien mis en évidence grâce aux souvenirs qui ont marqué profondément la jeune femme. Le titre souligne également le fait que la jeune femme essaye de retrouver son identité, elle ne sait plus qui elle est vraiment : Martha, la jeune fille qu'elle était avant d'appartenir à la secte; Marcy May, celui qu'elle avait au sein de la secte; ou encore Marlene, un faux nom utilisé par chacune des femmes de la secte face aux inconnus.

 

La secte ne paraît pas mauvaise à première vue, elle est montrée plutôt comme une chouette communauté à laquelle il serait très facile de vouloir appartenir : on vit de ses propres récoltes, sans argent, libres, hors de la société de consommation et de tout matérialisme. Une micro-société parfaite, a priori. Mais peu à peu elle révèle ses failles et l'influence qu'elle peut avoir sur les individus qui la constituent. La manipulation est progressive, on prend son temps pour intégrer chaque nouvel arrivant, jusqu'à ce qu'il trouve parfaitement sa place. Après cette expérience, il est très difficile pour Martha de trouver de nouveaux repères, ses souvenirs la hante et elle n'arrive plus à trouver sa place dans la société dans laquelle vivent sa soeur et son beau-frère.

 

8 / 10

 

Publié dans Films

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article