Séance de rattrapage : été 2012

De quoi a été fait l'été sur la toile ? J'ai assisté à beaucoup de choses mais peu de grandes surprises finalement. N'ayant pas eu le temps de faire une critique de chacun d'eux (je faisais un stage dont je vous parlerai bientôt dans la catégorie "My work") je vous propose ici une petite séance de rattrapage.

Prometheus de Ridley Scott : le préquel des Aliens s'annonçait grandiose, une bande-annonce mystérieuse et attirante, malgré les personnages qui courent dans le même sens que la roue alors qu'il suffirait de se décaler un peu pour l'éviter (à 1min de la BA). Le long-métrage est tout autant mystérieux puisque au cours du film on en apprend finalement très peu sur ce qu'il découvre sur la planète extra-terrestre. Il y a l'idiot habituel qui se fait tuer en premier, le méchant infiltré qu'on repère très vite car il est toujours dans un coin du plan en train de faire ses petites cachotteries. Bref, quelques clichés et dialogues assez mauvais, mais la première scène est très sympathique, ainsi que quelques autres grâce à un plutôt bon casting. Mais attendons de voir la suite puisqu'un Prometheus 2 est en cours de production.

Le Grand Soir de Gustave Kervern et Benoît Delépine : on change de style avec cette comédie sociale qui met en scène deux acteurs fous, Albert Dupontel et Benoît Poelvoorde, qui veulent faire une révolution, mais que personne n'est prêt à la faire, surtout pas en groupe. Ainsi, "Not" le personnage de Poelvoorde est un vieux punk à chien qui entraîne son frère, Dupontel, vendeur de matelas licencié, dans sa mini-révolte. Ils squattent le parking d'une grande zone commerciale. C'est un film à sketches, plein d'humour amer, dont quelques scènes sont un peu exagérées, mais qui réussit à faire rire de la société en crise. Meilleur que leur dernier Mammuth, on passe un bon moment tout en sortant de la salle avec un rire jaune.

Blanche-Neige et le chasseur de Gary Ross : annoncé comme une adaptation plus "dark" que l'autre Blanche-Neige (avec Julia Roberts, sorti au même moment) avec Kirsten Stewart en Blanche-Neige et Charlize Theron en sorcière. L'une joue toujours le même rôle de fille torturée tandis que l'autre nous offre les meilleurs moments du film par sa puissante interprétation. Les décors sont sympas mais l'histoire reprend trop systématiquement les scènes cultes du dessin animé pour être prise au sérieux (la pomme, les nains, le baiser...). L'ensemble est donc très moyen. Il y aura bien une suite, mais sans Stewart/Blanche-Neige (vous n'aurez sans doute pas échappé à ses déboires amoureux), ce sera d'ailleurs plutôt un spin-off sur le Chasseur/Chris Hemsworth.

Journal de France de Claudine Nougaret & Raymond Depardon : Claudine a retrouvé de nombreux rushes des différents documentaires tournés par Raymond, avant et après leur rencontre. Elle a décidé d'en faire elle-même un documentaire tout en insérant des séquences où Raymond photographie la France (il en a fait un ouvrage). Si on ne connaît pas Depardon, alors ce film vous fait découvrir ce réalisateur, son oeuvre. Si on connaît bien le réalisateur et ses oeuvres alors on peut voir ce film comme un best-of de tout ce qu'il a pu faire, et il peut donner envie de voir les documentaires que l'on n'aurait pas encore vus. Il y a de l'humour, de la nostalgie, des émotions fortes tout au long de ce film. On aurait aimé voir plus de séquence avec Raymond, sa camionnette et son appareil photo.




La part des anges de Ken Loach : a reçu le prix du Jury à Cannes, raconte le retour sur le "bon" chemin d'un jeune dans une banlieue anglaise. Il doit faire des travaux d'intérêt général après avoir tabassé un autre jeune. Bientôt papa, il décide de trouver sa voie, et par hasard, son tuteur le passionne pour le whisky. Toujours dans le film social mais moins desespéré, Ken Loach traite avec humour un moment de la vie d'une bande de pauvres "losers" qui voient peu à peu leur chance tournée. Le film est sympa mais sans grande surprise ni sans grande émotion, à part la confrontation entre le jeune et sa victime qui a de nombreuses séquelles.

Batman : The Dark Knight Rises de Christopher Nolan : je l'ai d'abord attendu avec ferveur, puis à force d'en entendre parler (avant même sa sortie en salle), l'excitation a disparu, pour revenir quelques minutes avant la séance ... Le film a fait couler beaucoup d'encre (et de sang ...) pour le meilleur et pour le pire. Ainsi difficile de ne pas être influencée par tous ces avis divergents, si bien que je ne sais plus quoi en penser sans avoir l'impression d'être manipulée. Si je pense l'avoir aimé, est-ce inconsciemment pour défendre le film et son réalisateur, pour aller à l'encontre des critiques négatives de mes amis ? Si je pense ne pas l'avoir aimé, est-ce au contraire car je ne veux pas contrarier l'opinion publique, ou parce que j'ai réellement été déçue par le film et l'attente qu'il a suscité. En somme, je reste entre deux eaux : Nolan aurait-il pu mieux faire que le précédent ? Je ne sais pas, mais il est tout de même mieux que Batman Begins, le méchant est bon, Catwoman aussi... Il faut que je le revois à tête reposée.

Le Lorax de Chris Renaud : Film d'animation pour enfant il faut le dire. L'univers créé est très superficiel et le pourquoi du film aussi. Une ville sans nature, tout est en plastique, même les arbres, un jeune qui veut impressionner son amoureuse en allant chercher un arbre à l'extérieur, mais plus rien. Le méchant : le vendeur d'oxygène. Ainsi à base de flashback on va reconstituer peu à peu l'histoire qui a mené à la disparition totale d'arbres naturels. Et quelle déception de découvrir une nature composée d'arbres en coton de trois couleurs différentes, de trois espèces d'animaux (ours, oiseaux, poissons identiques les uns aux autres). C'en est presque moins agréable à l'oeil que la ville en plastique. Un film qui a tout misé sur l'écologie et non sur la création des environnements. 



Jusqu'à ce que la fin du monde nous sépare de Lorene Scafaria : Aux informations on annonce la fin du monde d'ici quinze jours. Le personnage principal (Steve Carell) est quitté par sa femme, et veut retrouver son amour de jeunesse dont il a reçu une lettre qui est arrivée chez sa voisine (Keira Knightley), qui pour s'excuser veut l'accompagner pour aller retrouver cet amour, en échange il peut lui trouver un avion pour qu'elle rejoigne sa famille. Une comédie sur fond apocalytique donc. Ils vont donc se connaître et s'apprécier au fil du voyage. Pas hilarant, il y a quelques situations qui font leur effet (et l'apparition d'Adam Brody, à ma grande surprise et pour mon plus grand plaisir). Partie d'une bonne idée, il est dommage que ce film soit si prévisible et si peu réussit, même si on passe un bon moment, il ne nous en reste pas grand chose.



Holy Motors de Leos Carax : en compétition à Cannes, ce film raconte la journée d'un homme dans sa limousine (non ce n'est pas Cosmopolis) qui doit aller à plusieurs rendez-vous. Pour chacun des rendez-vous il endosse un nouveau maquillage, un nouveau costume, bref un nouveau rôle. C'est un peu Les temps modernes de Chaplin, sauf que le travail à la chaîne ne se fait pas à l'usine mais bien sur les plateaux de cinéma. C'est plusieurs courts-métrages dans un long-métrage qui les relie par les scènes dans la limousine, comme un instant en suspend avant de replonger dans un nouvel univers. On préfère certains sketches à d'autres, celui avec Eva Mendes est particulièrement puissant (et dérangeant), la femme-objet presque nue pour les photographes qui se fait rhabiller petit à petit par le "héros", jusqu'à ce que seuls ses yeux soient visibles, et lui qui se déshabille jusqu'à être nu. Peut-être ma plus grande découverte et surprise de l'été !

Magic Mike de Steven Soderbergh : celui-là aussi a été une bonne surprise ! Ok, on voit l'affiche on sait déjà ce que l'on va voir, des beaux gosses qui font du strip-tease. Mais cela change des scènes habituelles de strip-tease féminin. On en veut pour nous aussi ! Mis à part cela, le sujet est bien traité et montre les bons et mauvais côtés de cet univers d'argent, de drogues et de sexe. Le personnage principal "Mike" enchaîne plusieurs boulot, dont celui-ci, afin de pouvoir réaliser sa vraie passion. Le film est plein d'humour, cela vient aussi des différents rôles qu'ils doivent interpréter pour leurs différents spectacles, les musiques et les chorégraphies sont biens, la mise-en-scène aussi, il n'y a pas de réels défauts au film si ce n'est qu'on sait à peu près comment les choses vont se terminer. Mais les yeux ont brillé tout au long du film et ça c'est beau !



Total Recall de Len Wiseman : ma plus grosse blague de l'été, on a beaucoup ri devant ce remake ou plutôt ré-adaptation du roman de Philip K. Dick (ça fait plus classe). Colin Farell a des visions et c'est au moment où il va dans un centre "Total Recall" pour se créer des souvenirs fous qu'il se rend compte qu'il est agent secret et que ses visions étaient des souvenirs. S'en suivent de nombreuses courses-poursuites : la grande méchante qu'il croit être sa femme au début apparaît chaque fois sur un accord grave, Colin qui protège sans cesse sa vraie petite amie en mettant son bras autour d'elle et en lui criant dans les oreilles "'faut qu'on s'tire!" alors qu'elle a su s'en tirer jusque là sans lui, car dans ce monde futuriste il n'y a que deux pays, une dictature (Royaume-Uni) et sa colonie (Australie), au-delà de ces frontières on ne peut plus vivre, et grâce à la résistance on peut changer les choses ! 


Je voulais voir L'âge de glace 4, pour m'y préparer j'ai revu les trois premiers ... et du coup je n'ai toujours pas vu le dernier ... Je voulais voir Jane Eyre mais c'était un jour brumeux et pluvieux, et apparemment le film est dans une ambiance brumeuse et pluvieuse, du coup j'ai préféré me ressourcer devant Magic Mike (héhé). Et voilà, cette séance de rattrapages est terminée, et l'été aussi. Mais bientôt c'est la rentrée et encore tout plein de films à voir ! Je vous laisse avec ce magnifique teaser de Moi, Moche et Méchant 2.