La rentrée cinéma 2012 !

Publié le par Sophie4Cinema

La rentrée septembre 2012 était fabuleuse...

http://25.media.tumblr.com/tumblr_mapvpnsubn1rhsv5wo1_500.gif

Eh non, ce n'est pas vrai ! Il n'y avait pas grand chose à voir, du moins pas chez moi, mais j'ai quand même essayé d'aller voir quelques films. Rien à faire, même les films que j'allais voir sans grand espoir étaient pire que je pensais. J'ai surtout ressenti peu d'émotion, même après de bons films, je n'étais pas entièrement satisfaite. Faisons le tour !

 

http://leboxofficepourlesnuls.files.wordpress.com/2012/08/premium-rush-poster2.jpg

Tout a commencé avec Premium Rush de David Koepp début Septembre. L'idée de base : une course-poursuite entre un coursier cycliste sur un fixie (vélo sans vitesses et sans freins) et de multiples poursuivants (cyclistes, conducteur, etc.). Cela ne va pas bien loin, mais on se dit qu'on pourra trouver une originalité au film à un moment donné. Le film sombre peu à peu dans une histoire pathétique. Des effets visuels étranges se produisent lorsque le cycliste (Joseph Gordon-Levitt) doit analyser au plus vite les situations de circulation afin de ne pas s'arrêter et d'aller toujours plus vite pour livrer ses courriers : le film se met en pause, on voit l'analyse de deux situations dangereuses, et la dernière qui est la bonne avec des flèches incrustées sur l'image qui nous montre bien que c'est par là qu'il doit passer. Bref. Du côté casting, Joseph Gordon-Levitt est très bien comme d'habitude, Michael Shannon aurait été bien si son personnage avait été intéressant, mais ce n'est rien que le grand méchant de l'histoire qu'il faut punir, le flic corrompu et accroc au jeu qui est ruiné ... tout dans le cliché. Bref, je m'attendais à autre chose de la part du réalisateur qui a écrit pour Brian de Palma et David Fincher.

http://www.filmosphere.com/wp-content/uploads/2012/07/Killer-Joe-affiche.jpg
Killer Joe de William Friedkin. Voilà un film qui est bon, même s'il ne m'a pas touchée autant que je l'aurai espéré. La réalisation est parfaite, Matthew McConaughey est également très bon en "Killer Joe", très mystérieux. Emile Hirsch joue bien, mais je n'aime pas son personnage, presque trop idiot pour être réaliste. L'atmosphère est rendue lourde par la seule présence de Joe, très sombre et très oppressante. Si vous avez entendu parler du film, vous aurez sans doute entendu parler de "la scène des pilons de poulet" qui illustre tout ce qu'il y a de plus malsain chez Joe. La fin m'a un peu déçue : le film allait bientôt finir, mais le rythme était toujours constant, j'ai très vite compris qu'on aurait une fin trop rapide. Finalement, Joe est un personnage assez proche de celui de Drive (si on oublie le côté malsain), très mystérieux et qui a des éclats de violence contrastant avec son côté très cadré, très calme, qui fait attention à tous ses gestes, etc.


http://www.culturopoing.com/img/image/cyril/affiche-the-we-and-the-i.jpgThe We and the I de Michel Gondry. L'idée était intéressante : suivre le trajet des élèves d'un lycée, le dernier jour des cours, rentrant chez eux en bus. On suit leurs diverses discussions. Petit à petit le bus se vide et les conversations deviennent de plus en plus intimes. On passe un agréable moment en compagnie de ces adolescents. Malheureusement il n'en reste pas grand chose à la sortie de la salle, on peut dire qu'on a bien rigolé, ils s'envoient valser les uns les autres avec un langage très cru, se moquent les uns des autres, comme on peut le faire entre amis sans se faire de mal, ou sans se rendre compte de l'impact de nos mots. Mais finalement, il n'y a rien qu'on n'ait pas déjà vu d'une autre manière dans d'autres films. Un film sympathique, sans plus.
 


http://cdn.slashershouse.com/wp-content/gallery/the-secret-posters/the-secret-poster-02.jpgThe Secret de Pascal Laugier. Mais qu'est-ce que ce film ? On dirait bien que c'est un film d'horreur ! Il en a les codes. Un village sombre, des villageois étranges, des disparitions, une affiche mystérieuse, mais que se cache-t-il vraiment sous cette capuche ? Finalement, ce n'est qu'une drôle d'histoire à laquelle on aura le droit : un peu à la "Dexter" qui ne tue que des mauvaises gens, les kidnappeurs (hommes et/ou femmes comme vous et moi) ne kidnappent que les enfants dont les parents ne savent pas s'occuper ... Voilà, je vous ai dit la fin, et c'est peut-être la meilleure partie du film, c'est pour dire. Ainsi, on a tous les ingrédients du film d'horreur, sans qu'il en soit un et avec une scène particulièrement comique (j'essaierai de la retrouver!).

 

 

http://www.passion-cinema.com/img/news/news-2012/des-hommes-sans-loi-lawless-2925.jpgLawless - Des hommes sans loi de John Hillcoat. Un film de gangsters à l'époque de la prohibition et du trafic d'alcool. On suit une famille qui est dans ce trafic tolérée par une police corrompue. Malheureusement, un flic trop zélé leur donne du fil à retordre. Ce film est l'un des meilleurs depuis le début de l'année, un casting et une réalisation impeccable, un humour certain, mais encore une fois je n'ai pas été transcendée. J'ai eu l'impression de voir un "autre" film de ce genre. Meilleur que Public Enemies de Michael Mann, mais après avoir vu Bonnie & Clyde d'Arthur Penn, on ne peut que se dire qu'on a déjà vu mieux. 

 

 

 

http://www.soft-6.com/wp-content/uploads/790692-l-affiche-de-jason-bourne-l-heritage-637x0-3.jpg 

Jason Bourne : L'héritage de Tony Gilroy. Pas grand chose à dire sur ce film. On va le voir pour l'action certainement, alors pourquoi se compliquer avec un scénario un peu compliqué. L'introduction est beaucoup trop longue. Les actions sont très mal filmées, elles donnent mal au crâne et sont irréalistes ... comment tiennent-ils sur cette moto qui se fait malmener au possible ? Jeremy Renner et Rachel Weisz sont de bons acteurs qui ont atterri dans un très mauvais film, qui n'a de commun avec la trilogie Bourne que le titre. Pas de suite s'il vous plaît !

 

 

 

 

 

http://top-film.net/wp-content/uploads/2012/10/taken_2_41.jpgTaken 2 d'Olivier Megaton. Vous avez aimé le premier ? Vous irez sans doute voir le second ... et c'est dommage car vous n'y retrouverez rien de ce qui vous avait plu dans le premier, à part les acteurs et quelques moments cultes légèrement réadaptés par rapport au contexte : le kidnapping du personnage de Liam Neeson par téléphone, par exemple. Les "bastons" sont moins bien car moins vite expédiées, le héros qu'on aimait car il lui suffisait de 2 - 3 coups bien placés pour se débarasser de l'ennemi n'est plus. On assiste à des scènes tirées par les cheveux :  Neeson dans le camion, les yeux bandés, compte les secondes avant chaque virage, retient les sons ambiants pour savoir où ils l'emmenent; sa fille (Maggie Grace) lance des grenades sur les toits d'Istanbul pour qu'il puisse la guider vers lui grâce aux sons des explosions. Bref, une blague, il n'y a même plus d'intrigue, pas un frisson, mieux vaut revoir le premier une deuxième fois, il vous donnera plus d'émotions ! Le pompom : la présence de deux musiques de Drive de Nicolas Winding Refn, notamment pendant une scène de poursuite, une honte !


http://img.over-blog.com/600x821/0/56/38/42/2012/2012-2/Le-magasin-des-suicides.jpgLe magasin des suicides de Patrice Leconte. Un titre intriguant, adapté d'un livre à succès de Jean Teulé. L'idée est très sympathique : une société où la majorité des personnes est dépressive, n'a goût à rien. Il y a donc un magasin où l'on peut choisir sa mort. Malheureusement, l'humour noir sombre très vite dans la facilité. On reprend toutes les phrases du quotidien en leur donnant un sens contraire : "bonjour" devient "mauvais jour", "au revoir" devient "adieu". Ainsi, les propriétaires du magasin ne doivent pas redonner goût à la vie à leur client, sinon c'est leur vie qui s'écroule. Ces jeux de mots peuvent être drôles a priori mais leur répétition rend l'humour lourd. Je me suis ainsi endormie au milieu du film pour me réveiller et découvrir une fin des plus pathétiques. Le fils de la famille qui est toujours de bonne humeur, et ne veut plus pousser les clients au suicide. Sa solution ? Mettre de la musique techno pour que les gens se mettent à danser ... Le film est aussi une comédie musicale dont les chansons et paroles sont assez insupportables. Il y a encore d'autres abominations, mais je vais m'arrêter là au cas où vous auriez encore envie de le voir.


http://laregledujeu.org/margolin/files/2012/10/dans-la-maison.jpg

Dans la maison de François Ozon. Je n'avais plus espoir de voir de bons films en cette rentrée 2012 et enfin est arrivé celui-ci. La relation entre un professeur de littérature qui a raté, ou n'avez pas les moyens de faire une carrière d'écrivain, et un élève doué pour cela. Il commence une dissertation en décrivant son week-end dans la maison d'un ami, il ira de plus en plus loin pour rapporter des détails des plus intimes. Le professeur est parfois peu objectif, il veut savoir la suite de l'histoire et pousse l'élève dans un penchant voyeuriste, ce qui fait du professeur un voyeur, et qui redonne également au spectateur son statut de voyeur, souhaitant lui aussi en savoir plus sur l'intimité de cette famille. Luchini que je ne porte pas dans mon coeur joue ici très juste tout en restant très sobre (loin de son côté théâtral habituel). Le film joue également sur la limite entre la réalité des faits et la manière de l'écrire. Parfois le réalisateur nous donnera deux mises-en-scène correspondant à deux versions - l'une originale, l'autre corrigée - d'une dissertation. Ainsi, on ne sait plus la réalité de la fiction. Le spectateur est le personnage de Fabrice Luchini. Il y a également des dialogues très amusant entre le professeur et sa femme sur l'art contemporain, puisque Kristin Scott Thomas, la femme de Luchini dans le film, est galeriste, même s'ils sont très complices ils n'ont rien en commun concernant l'art. Film à voir.


http://images.allocine.fr/r_160_240/b_1_d6d6d6/medias/nmedia/18/88/64/60/20087447.jpg

Vous n'avez encore rien vu d'Alain Resnais. Film étonnant. Le générique du début nous interroge sur notre présence dans la salle : est-on dans la bonne salle ? On dirait un générique de vieux peplum sur une musique de série télé américaine (la bande originale est composée par Mark Snow -> X-Files). Le film est très ironique de par cette incohérence entre image et musique, mais également car on assiste à des retournements de situation presque ridicule. Ensuite, nous assistons à diverses mises-en-scène de l'Antigone d'Anouilh. De nombreux comédiens assistent à une version contemporaine de la pièce sur un écran, des comédiens ayant déjà joué les rôles, et qui se souviennent. Alors qu'un dialogue commence à l'écran, les comédiens les récitent à leur tour, parfois en même temps parfois en différé. Très étonnant donc. Je ne comprends pas réellement ce que le réalisateur a voulu faire, mais le film est intéressant. Ce que je lui reprocherai c'est qu'il y a de nombreux acteurs qui apparaissent très inégalement. Il y a deux versions du couple Orphée/Eurydice : Sabine Azéma et Pierre Arditi d'un côté, Anne Consigny et Lambert Wilson de l'autre. Très subjectivement, je trouve que l'on voit beaucoup trop le premier alors que j'aurai préféré voir celui formé par Consigny et Wilson plus souvent.

 


Publié dans Actu Ciné

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article